lundi 7 mai 2007

Tondre un mouton

J'ai eu l'occasion pendant mon stage de voir la tonte d'un mouton et de le faire un peu.
Même si les meilleurs tondeurs australiens mettent 2 minutes à tondre un mouton, ce n'est pas si évident que ça, et il me faut plus de 10 minutes pour en tondre un !

D'abord, il faut attraper le mouton... ce qui n'est pas le plus facile....
L'idéal est de les rassembler dans un enclos, assez serrés pour éviter qu'ils courent partout, car ça court très bien un mouton ! :-) (imaginez la scène... !)

Pour immobiliser un mouton, il faut l'attraper par une patte arrière, ainsi il ne peut plus courir. Ensuite, par une prise spéciale de "ninja" (héhé !), il faut l'asseoir sur les fesses, une fois qu'il est dans cette position, il ne bouge plus du tout !

Maintenant on peut le tondre, on commence par dégager la tête, puis la ligne du dos en partant de la nuque jusqu'à la queue, puis on suit les côtes du cou vers les fesses. Enfin, il faut tondre le ventre et la queue si le mouton a beaucoup de laine à ces endroits-là.

Une toison pèse entre 3 kg pour les plus petites et 6 kg de laine pour les moutons Mérinos. La laine est brute, pleine de "suint" une substance très grasse et très odorante... qui protège la peau du mouton.

Avant d'utiliser la laine, il faut la nettoyer, enlever les brindilles et la terre, la laver, la brosser, la carder, puis la filer !!! C'est un travail long et minutieux ! Et on peut aussi la teindre en plus ! Vous comprenez pourquoi peu de gens traitent la laine eux-mêmes...

Tondre un mouton est indispensable pour le bien-être de l'animal. La toison, sale et alourdie par la longueur de la laine, fatigue le mouton et attire les parasites. Il faut tondre tous les moutons au moins une fois par an, un peu avant l'été pour les soulager pendant les fortes chaleurs.

Gilles, mon maître de stage, fait appel à un tondeur professionnel pour tondre ses 90 brebis. Le tondeur met une journée à les tondre avec son matériel spécialisé et l'aide de Gilles qui attrape les moutons. Alors que Gilles seul mettait 3 jours auparavant ! En plus, c'est un travail très fatigant pour le dos car le tondeur est penché au-dessus du mouton.

J'ai tondu les quelques agneaux qui n'avaient pas pu être tondu lors du passage du tondeur car ils étaient trop jeunes.
S'ils sont plus petits que les brebis, ils sont aussi plus vigoureux !! Ils ont réussi plusieurs fois à s'échapper alors que je n'avais pas fini de les tondre !
Il fallait voir l'agneau (de 40 kg tout de même...) galoper dans la bergerie avec un chapelet de laine flottant derrière lui ! :-) Allez, on le rattrape et on recommence !! :-))

dimanche 22 avril 2007

Lieu de stage

Bélier Ile-de-France,
typique avec son nez froncé.

Aujourd'hui, je vais présenter la ferme où je fais mon stage.

La ferme de Gilles, mon maître de stage, se situe en Seine-et-Marne à quelques kilomètres de Fontainebleau. Il cultive des céréales (blé essentiellement) et élève des moutons, 90 brebis de race Ile-de-France. Son exploitation est en agriculture biologique depuis 2004.

J'ai recherché une ferme pour mon stage qui pratique les activités que je voudrais mettre en place plus tard sur ma propre ferme. J'ai donc choisi la ferme de Gilles car il élève des moutons en agriculture biologique et il vend quelques agneaux et du pain en direct sur sa ferme ou à une AMAP*.

Mais c'est quoi l'agriculture biologique sur un élevage de moutons ?

Pour l'alimentation : elle doit provenir à 40% de la ferme elle-même et ne pas avoir subi de traitements chimiques (engrais ou désherbants de synthèse).

Pour le traitement des maladies : pas de vaccination systématique à la naissance, pas de traitement chimique en cas de maladie, sauf en cas d'absolue nécessité (3 traitements par agneau et 1 traitement par an par adulte (de plus d'un an)). Au-delà, parce qu'on ne va pas non plus laisser un animal sans traitement s'il est malade, l'animal est simplement déclassé, il ne peut plus être vendu sous le label bio. La phytothérapie (le traitement par les plantes) et l'homéopathie sont très utilisées en bio et avec de bons résultats.

Toute la difficulté en agriculture biologique réside dans la prévention des problèmes (maladies, alimentation équilibrée, environnement agréable) car aucun traitement de synthèse ne peut être utilisé pour stimuler les animaux.
Par exemple, en conventionnel (l'agriculture habituelle, pas bio), des traitements sont administrés aux femelles pour qu'elles soient en chaleur toutes en même temps. Ce n'est pas possible en bio, ce qui explique le nombre inférieur de naissances.
Heureusement, la technique s'améliore d'année en année, l'agriculture biologique est récente et il y a encore peu de données chiffrées sur les résultats.



Certains me diront : "Mais c'est comme dans le temps, les paysans n'utilisaient pas tout plein de produits pour faire pousser leur blé ou élever leurs animaux !".

C'est vrai, mais malheureusement depuis, on a perdu beaucoup de ce savoir-faire, et surtout le matériel utilisé n'est plus le même. Les dimensions des exploitations ont bien changé ! Le paysan d'antan cultivait 5 à 10 hectares, aujourd'hui il cultive 100 ha !! Forcément les techniques ne sont pas les mêmes ! Et puis, l'agronomie a bien évoluée et les connaissances sont beaucoup plus précises sur le fonctionnement biologique et chimique du sol.

Tout ça pour en revenir à la ferme de Gilles, qui exploite 105 ha, ce qui est moyen dans la région. La pâture des brebis est située juste à côté de la bergerie et fait 9 ha. Il y a 14 ha de fauche (prairies où on fait du foin) en plus pour récolter le foin qui nourrira les moutons l'hiver.



Un mot sur le pain, comme j'en ai parlé plus haut. Gilles a ouvert un fournil sur sa ferme en 2007. C'est sa femme qui tient le fournil et qui fabrique le pain à partir du blé cultivé par Gilles. Le pain est vendu directement sur la ferme tous les samedis matin.

Mon stage dure 8 semaines, je participe à tous les travaux de la ferme : alimentation des moutons le matin, surveillance dans la journée, récolte du foin, ramassage de la paille, vente en direct à la ferme, etc... je parlerai de chaque activité par la suite.
C'est très intéressant, ça me plait beaucoup et Gilles est un maître de stage patient qui a vraiment à coeur de m'expliquer son métier. Et il a du boulot.... puisque je n'y connais rien ! :-)


AMAP : Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne. C'est une association de consommateurs qui s'engagent à commander régulièrement des produits directement à l'agriculteur.

dimanche 15 avril 2007

Début du stage

Je commence mon stage à la période des foins. Il fait beau, c'est le moment d'aller faucher l'herbe haute dans les prairies.

C'est mon 2ème jour de stage, et je suis vite mise à contribution pour faucher le plus de foin avant le retour des pluies. D'après la météo, nous avons 3 jours devant nous pour faucher, faner, andainer et presser.

Tout d'abord, faucher. Je n'ai jamais conduit de tracteur, mon maître de stage, Gilles, me montre comment faire et comment manier la faucheuse. Je m'habitues assez vite et au bout d'une heure, Gilles me laisse finir le champ toute seule.
La faucheuse est une sorte de grosse tondeuse attelée sur le côté droit du tracteur, elle fait 2 mètres 40. Il faut penser à la monter pour faire une marche arrière, puis à la redescendre pour qu'elle coupe l'herbe assez ras, mais pas trop, sinon on touche la terre et ça abîme le matériel ! J'apprends à régler la bonne hauteur pour faucher.

Mon premier tracteur ! :-)



Le lendemain, il faut retourner l'herbe coupée la veille pour qu'elle sèche. C'est ce qu'on appelle faner. Et on fait ça avec une... faneuse ! Certains appellent ça une toupie. C'est un matériel qu'on attelle derrière le tracteur et sur celle que je conduis, il y a 4 "balais-brosse" qui tournent sur eux-mêmes et ça permet de retourner l'herbe qui est par terre. La faneuse fait 5 mètres 50 de large.
Il faut parfois passer plusieurs fois la faneuse pour que l'herbe soit bien sèche. Mais si on passe trop souvent, on risque d'abîmer l'herbe en cassant les tiges et en perdant les graines. Le foin sera alors de moins bonne qualité.

Voici la faneuse, les 2 "balais" de chaque côté sont relevés, cela facilite le transport sur la route.


Après la faneuse, une fois que l'herbe est bien sèche, il faut andainer avec un... andaineur !! Cet outil permet de regrouper l'herbe en un gros tas continu dans le champ, cela s'appelle un andain !
L'andaineur fonctionne à peu près sur le même principe que la faneuse : il a un gros balai central qui va pousser l'herbe sur le côté et en faire un tas. On fait demi-tour au bout du champ et au retour, on repasse dans l'autre sens pour repousser l'herbe sur l'andain qu'on vient de tracer, ça fait un gros andain.

Voici l'andaineur que j'ai piloté, il fait 3 mètres 50 de large.


Maintenant l'herbe est prête à être pressée, on va la mettre en bottes. On voit de moins en moins de bottes rondes, on fait maintenant des grosses bottes rectangulaires, appelées bottes haute pression car l'herbe est très compressée pour prendre le moins de place possible. Cela permet de transporter plus de foin en une fois et de limiter les aller-retours pour ramener le foin à la ferme, et cela permet aussi de gagner de la place en stockage !
Selon le réglage de la machine, la taille des bottes et leur poids varient entre 2 mètres 50 et 4 mètres de large et 250 kg et 400 kg. Bien sûr, il faut un tracteur avec un chargeur (un bras avec une "mâchoire" à l'avant du tracteur) pour charger les bottes dans la remorque et les ramener à la ferme.

Et voila le tracteur chargé prêt à ramener le foin à la ferme*


* pour les connaisseurs, là c'est de la paille, mais c'est pareil pour le foin, c'était pour montrer les bottes rectangulaires :-)

lundi 9 avril 2007

Vite un stage !

J'ai enfin trouvé l'exploitation qui accepte de me prendre en stage.

Les recherches étaient infructueuses jusque là, étant disponible que les week-ends, je me suis arrangé pour avoir mes vendredis et ainsi faire trois jours de stage, une semaine sur deux.
Ces disponibilités un peu particulières n'ont pas attiré beaucoup d'exploitants, la plupart se reposant le week-end, ils ne peuvent pas s'occuper d'un stagiaire en plus...



Jusqu'à ce qu'un exploitant hollandais installé en Indre ait bien voulu m'accueillir sur son exploitation pour mon stage. Il se trouve à coté de la ville de Rosnay, à 330km de Paris, 3h de route, ce qui n'est pas si loin si on le compare aux élevages de porcs qui se trouvent pour la plupart en Bretagne...

Il ne fait que de l'engraissement de porcs sur paille. Mais à coté de cela, il a aussi des vaches allaitantes et il est en pleine reconversion dans la production de lait de chèvre. Son exploitation est immense, 200ha de foncier, beaucoup de bâtiments et de matériel.

Tout cela me semble intéressant puisque je n'y connais rien, je ne peux qu'apprendre. Vivement que ça démarre.

jeudi 1 mars 2007

Notre projet en quelques lignes

Pour ceux qui se demandent ce qu'on va faire exactement sur notre ferme, voici nos choix de productions.

Nous allons élever des animaux et nous avons choisi des "petits" animaux : des cochons et des moutons.

Pourquoi ce choix ?
On ne voulait pas de vaches, c'est trop gros et trop compliqué à élever (grands bâtiments, beaucoup de terres, beaucoup de nourritures, difficiles à "manipuler", etc...).
Et parce qu'on ne souhaite pas traire les animaux, donc on élimine vaches, chèvres et brebis laitières. La traite est très contraignante au niveau des horaires et au niveau de l'hygiène. Donc on a éliminé cette activité.

Et puis les derniers choix ont été de pratiquer l'agriculture biologique, de vendre nos produits directement sur la ferme pour éviter les contraintes de la grande distribution et développer d'autres activités comme le tourisme (gîtes, camping, visites à la ferme) pour valoriser notre métier, faire venir la clientèle et diversifier nos sources de revenus.

Dans un contexte où les aides agricoles risquent de disparaître dans les années qui viennent, il vaut mieux ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier et bien calculer son projet avant de s'installer.

jeudi 1 février 2007

Bulletin trimestriel

ça y est on vient de recevoir nos premières notes, ça nous fait 15 de moyenne générale :-))
ça fait plaisir !

Mais il y a du boulot, les matières professionnelles comme la zootechnie et l'agronomie nous demande pas mal de travail.
Les maths, la physique-chimie, la biologie sont par contre des révisions.

Qu'est-ce que la zootechnie ?
C'est la matière qui nous permet d'étudier les animaux d'élevage. Notre futur métier.

Qu'est-ce que l'agronomie ?
C'est la matière qui nous permet d'étudier les sols et la culture des plantes. C'est moins proche de ce qu'on veut faire (on ne veut pas cultiver du blé), mais vu notre projet, on devra tout de même cultiver des plantes pour nourrir nos animaux.

lundi 1 janvier 2007

Noyés sous les devoirs à la maison

Nous avons reçu 15 kg de bouquins début novembre et il faut rendre 10 devoirs pour mi-janvier. ça fait pas mal de boulot.
Il faut tout lire puis répondre aux questions des devoirs et rédiger proprement avant de rendre ses copies. Comme à l'école, comme au bon vieux temps !
Et nos copies nous sont retournées environ 1 mois plus tard, corrigées et notées ! Comme au bon vieux temps !

Les matières à réviser sont :
- les maths
- la physique-chimie
- la biologie-écologie
- l'économie
- la compta-gestion
- la zootechnie
- et l'agronomie !

Les 2 dernières matières sont nouvelles pour moi, j'avais déjà fait de la compta-gestion et de l'économie en terminale. Par contre, je retrouve avec horreur les maths et la physique-chimie ! Beeeuuuhh... :-(
Yann, lui, découvre la zootechnie et l'agronomie comme moi, mais aussi la compta et l'économie... Mais il n'a pas de soucis avec les maths et la physique-chimie par contre (bac D oblige...).